Manifeste
A l’heure de nombreux bouleversements sociaux mondiaux, de la crise des gilets jaunes, à la pandémie du coronavirus, l’époque nous donne à vivre de nombreux chamboulements.
Ils sont marqués par des revendications sociales, identitaires, réclamant plus d’équité, de partage et de reconnaissance. Ils sont particulièrement vivaces à travers des mouvements tels « black live matters », le débat sur les restitutions, le déboulonnement des statues et la réappropriation des places et lieux de mémoire.
Dans le même mouvement, se révèle une génération d’artistes issues des « minorités » et de leurs diasporas dont les œuvres s’apprécient enfin à leur juste valeur.
Un paradoxe cependant, car alors que la pensée africaine contemporaine s’érige, s’écrit et se revendique dans les travaux de bons nombres d’auteurs et intellectuels (principalement subsahariens), elle se traduit peu en œuvres plastique la matérialisant.
De même, aucunes formes ni propositions ne viennent se substituer aux monuments et lieux de mémoires contestés ou révoqués.
Le présent manifeste entend donc affirmer la volonté de rêver, penser et bâtir les lieux de mémoire et de commémoration d’une histoire écrite par ceux qui la vivent.
Il s’agit de matérialiser à travers diverses créations plastiques l’écriture de la mémoire africaine contemporaine, de donner forme à la mémoire de notre futur.
Ce manifeste est basé sur le concept d’agentivité, à savoir la faculté, pour un agent, d’agir et d’influencer les évènements et les êtres.